Juliette
&
Guillaume Depardieu
« Une Lettre Oubliée »
Mon amour, ma bien aimée | Tiens, je l’avais oubliée |
Me voici trop loin de toi | Cette lettre et qui ma foi |
Comment survivre éloigné | Peut me l’avoir envoyer ? |
De ton cœur et de tes bras ? | Est-ce André ou Henri |
Loin de nos jeux amoureux | Ou Paul aux si beaux yeux ? |
Associated Performer, Interprète Vocal, Recording Arranger, Producer: Juliette Noureddine
Studio Personnel, Mixer: Renaud Letang
Associated Performer, Interprète Vocal: Guillaume Depardieu
Composer Lyricist: Juliette Noureddine
Paroles
♪ Juliette & Guillaume Depardieu ♪ | ♪ Une lettre oubliée ♪ |
Lui : | Elle : |
Mon amour, ma bien aimée, | J´ai beau chercher dans la ronde |
Me voici trop loin de toi, | De mes amoureux passés |
Comment survivre éloigné | Dans quelle amnésie profonde |
De ton cœur et de tes bras? | Cet amant-là s´est noyé |
Elle : | Lui : |
De mon cœur et de mes bras | Mon amour, ma toute belle, |
Tiens, je l´avais oubliée | Je t´aime et je t´aime tant |
Cette lettre et qui, ma foi, | Elle : |
Peut me l´avoir envoyée? | Il n´y a rien d´éternel, |
Lui : | Rien qui ne résiste au temps |
Si tu savais quel ennui | Lui : |
Loin de nos jeux amoureux | Un baiser sur ta prunelle, |
Elle : | Sur ta bouche tout autant |
Est-ce André ou est-ce Henri? | Elle : |
Est-ce Paul aux si beaux yeux? | Rien qui ne résiste au temps |
Lui : | Et la mémoire est cruelle |
Rien ne distrait la folie | Lui : |
Qui m´entoure mais rien ne peut | Mais adieu ma vie, mon cœur, |
Détourner mon cœur épris | Il faut bien que je m´en aille |
Elle : | On m´appelle, il est six heures |
Oh non, ça ne peut être lui! | A demain, vaille que vaille! |
Lui : | A moins que ton artilleur |
Mon amour, mon feu, ma joie, | N´ait pour seules funérailles |
Je reviendrai, sois-en sûre | Que les tranchées et la peur, |
Elle : | Le vacarme et la mitraille |
Vrai, c´est la première fois | Elle : |
Que je vois cette écriture. | Sur ces pages abîmées |
Lui : | Il manque une ultime morsure, |
Ton portrait posé sur moi, | La certitude affirmée |
Me protège et me rassure | D´une simple signature |
Elle : | Lui : |
Cette lettre entre mes doigts | Mon amour, si d´aventure |
Serait-elle une imposture? | Au front je devais tomber, |
Lui : | Je voudrais que tu me jures |
Oui, l´enfer est de ce monde | De ne jamais m´oublier. |
Mais le pire est de compter | Elle et Lui: |
Ces heures, ces jours, ces secondes | Je voudrais que tu me jures |
Qui nous tiennent séparés | De ne jamais m´oublier. |
Guillaume Depardieu (7 April 1971 – 13 October 2008) was a French actor, winner of a César Award, and the oldest child of Gérard Depardieu.
Guillaume Depardieu contracted a severe viral pneumonia while filming The Childhood of Icarus (L'Enfance d'Icare).
He was unable to clear the infection, and on 13 October 2008, he died at the Garches hospital.
He was 37 at the time of his death.
interview
Guillaume Depardieu, chanteur, raconté par Juliette, Marco Prince et Bruno Coulais
Propos recueillis par Julien Bordier, publié le 25/11/2013
Nicolas Guérin
Les chanteurs Juliette et Marco Prince (ex-FFF) ainsi que le compositeur Bruno Coulais racontent leur collaboration et leur amitié musicale avec Guillaume Depardieu, dont l'album posthume paraît ce lundi 25 novembre (lire notre article sur la genèse de Post Mortem)
Juliette: "Il était pétri de trac"
En 2005, la chanteuse Juliette a enregistré Une Lettre oubliée en duo avec Guillaume Depardieu et partagé avec lui la scène du Grand Rex.
"Pour le duo d'Une Lettre oubliée, je n'avais pas envie de solliciter un chanteur, j'avais envie de quelque chose de plus original. J'ai pensé à Guillaume Depardieu comme on penserait à un acteur pour un rôle dans un film. Je savais qu'il était intéressé par la musique, je connaissais son histoire avec Barbara [NDLR : il lui a écrit un texte, A force de]. Je l'ai contacté via son agent. Comme sa réponse tardait, je me suis tourné vers mon ami François Morel. Finalement, j'ai reçu l'accord de Guillaume. J'ai donc écrit une autre chanson pour François Morel, Mémère dans les orties. C'est la raison pour laquelle il y a deux duos sur l'album Mutatis Mutandis. C'était la première fois que Guillaume enregistrait une chanson. Il avait trouvé Une lettre oubliée très belle. C'était un très grand timide. Il était un peu inquiet. Il avait travaillé la chanson et il m'a posé des questions sur la tessiture qu'il devait adopter. Il avait un regard de musicien sur la mélodie. Ce que l'on entend sur le disque, c'est la première prise. Nous avons eu un rapport professionnel et plein de tendresse. Ensuite il est venu interpréter Une lettre oubliée sur la scène du Grand Rex. Il était pétri de trac : Il avait collé un papier dans la main pour ne pas oublier les paroles. Je m'étais moqué de lui, parce que moi j'avais carrément la lettre entre les mains. Le treillis, c'était son idée. Sur scène, sa présence était très touchante."
Bruno Coulais: "La musique était son obsession"
En 2005, le compositeur de musique de films (Microcosmos, Les Choristes, Les Adieux à la reine) a dirigé dans la Basilique de Saint-Denis un Stabat Mater avec la participation vocale de Guillaume Depardieu.
"C'est le violoncelliste Laurent Korcia qui m'a suggéré de faire appel à Guillaume Depardieu. J'avais fait la musique de deux films dans lesquels il jouait et j'avais été touché par sa personnalité singulière et son talent. Je savais qu'il était musicien. Au départ, c'était Arno qui devait chanter. Mais le projet s'est révélé trop éloigné de sa musique et il ne se sentait pas à l'aise. Guillaume Depardieu possédait un registre de baryton assez large. Au début, il avait un trac fou. J'avais rarement vu ça. Il ressemblait à un animal terrifié. Lors de la première répétition avec un quatuor à cordes, il tremblé de tous ses membres. Mais, sur scène, il dégageait une force incroyable. Il s'est rendu compte que sa présence et son charisme éblouissaient les spectateurs. Il était fait pour ça. Il y a un engagement absolu dans son interprétation. Il avait cette blessure, cette singularité, que j'avais pu ressentir chez Robert Wyatt. Participer à ce Stabat Mater lui a fait comprendre à quel point la musique était importante pour lui. C'était devenue sa grande priorité. Il m'a montré ses textes, classés dans un dossier. Ce jaillissement de mots, ce cri, étaient le moyen pour lui d'exprimer une grande violence mais aussi une profonde douceur. La musique était devenue une obsession. Faire son disque était vital pour lui."
Marco Prince: "Il aimait le rap français"
Ancien leader de FFF, compositeur de musiques de film, ex-juré de la Nouvelle Star, Marco Prince était ami avec Guillaume Depardieu depuis la fin des années 1980.
"Je me souviens de notre live avec FFF sur le plateau de Nulle Part Ailleurs au Festival de Cannes, en 1995. Guillaume était monté sur scène avec les choeurs. Il aimait ce qu'on faisait avec FFF. On était pote depuis 1989. On avait joué ensemble dans une série réalisée par Cyril Collard pour Antenne 2. Ca s'appelait Le Lyonnais et dans l'épisode intitulé Taggers, il y avait Guillaume Depardieu, JoeyStarr, Rockin' Squat d'Assassins. Avec Guillaume par la suite, on parlait souvent de musique et de mes textes. Il me faisait revenir dessus. Il fallait qu'il y ait une résonnance sociale ou un parti pris poétique. Moi à travers le funk, j'avais plutôt envie d'être explicite et direct."
"Il est venu me voir 20 fois en studio toujours mal accompagné pour faire de la musique. Et à la fin, on partait boire des coups plus que faire de la musique. On s'est beaucoup vu dans mon studio, mais finalement on n'a jamais fait de musique ensemble. Il y avait une forme de pudeur. Par contre, chaque fois qu'il faisait des trucs en musique il le partageait avec moi. C'est lui qui m'a mis en contact avec Barbara pour qui j'ai écrit une chanson. Il m'a fait écouter ses maquettes. Il a toujours eu ce côté ado blessé. Il me faisait penser à Patrick Dewaere. Une exécration de la planète suivie de mots d'amour d'une force folle. Il avait une propension à signifier son mécontentement face à l'injustice du monde. Il aimait le rap français. Il était fasciné par NTM, il connaissait leurs paroles par coeur. Il était à fleur de peau, pas toujours facile à vivre il faut bien le reconnaître. C'était mon pote. Il était très curieux. Il écoutait tout le temps du son. On avait une passion commune pour Maurice Ravel".
Guillaume Depardieu, chanteur, raconté par Juliette, Marco Prince et Bruno Coulais
Propos recueillis par Julien Bordier, publié le 25/11/2013
Nicolas Guérin
Les chanteurs Juliette et Marco Prince (ex-FFF) ainsi que le compositeur Bruno Coulais racontent leur collaboration et leur amitié musicale avec Guillaume Depardieu, dont l'album posthume paraît ce lundi 25 novembre (lire notre article sur la genèse de Post Mortem)
Juliette: "Il était pétri de trac"
En 2005, la chanteuse Juliette a enregistré Une Lettre oubliée en duo avec Guillaume Depardieu et partagé avec lui la scène du Grand Rex.
"Pour le duo d'Une Lettre oubliée, je n'avais pas envie de solliciter un chanteur, j'avais envie de quelque chose de plus original. J'ai pensé à Guillaume Depardieu comme on penserait à un acteur pour un rôle dans un film. Je savais qu'il était intéressé par la musique, je connaissais son histoire avec Barbara [NDLR : il lui a écrit un texte, A force de]. Je l'ai contacté via son agent. Comme sa réponse tardait, je me suis tourné vers mon ami François Morel. Finalement, j'ai reçu l'accord de Guillaume. J'ai donc écrit une autre chanson pour François Morel, Mémère dans les orties. C'est la raison pour laquelle il y a deux duos sur l'album Mutatis Mutandis. C'était la première fois que Guillaume enregistrait une chanson. Il avait trouvé Une lettre oubliée très belle. C'était un très grand timide. Il était un peu inquiet. Il avait travaillé la chanson et il m'a posé des questions sur la tessiture qu'il devait adopter. Il avait un regard de musicien sur la mélodie. Ce que l'on entend sur le disque, c'est la première prise. Nous avons eu un rapport professionnel et plein de tendresse. Ensuite il est venu interpréter Une lettre oubliée sur la scène du Grand Rex. Il était pétri de trac : Il avait collé un papier dans la main pour ne pas oublier les paroles. Je m'étais moqué de lui, parce que moi j'avais carrément la lettre entre les mains. Le treillis, c'était son idée. Sur scène, sa présence était très touchante."
Bruno Coulais: "La musique était son obsession"
En 2005, le compositeur de musique de films (Microcosmos, Les Choristes, Les Adieux à la reine) a dirigé dans la Basilique de Saint-Denis un Stabat Mater avec la participation vocale de Guillaume Depardieu.
"C'est le violoncelliste Laurent Korcia qui m'a suggéré de faire appel à Guillaume Depardieu. J'avais fait la musique de deux films dans lesquels il jouait et j'avais été touché par sa personnalité singulière et son talent. Je savais qu'il était musicien. Au départ, c'était Arno qui devait chanter. Mais le projet s'est révélé trop éloigné de sa musique et il ne se sentait pas à l'aise. Guillaume Depardieu possédait un registre de baryton assez large. Au début, il avait un trac fou. J'avais rarement vu ça. Il ressemblait à un animal terrifié. Lors de la première répétition avec un quatuor à cordes, il tremblé de tous ses membres. Mais, sur scène, il dégageait une force incroyable. Il s'est rendu compte que sa présence et son charisme éblouissaient les spectateurs. Il était fait pour ça. Il y a un engagement absolu dans son interprétation. Il avait cette blessure, cette singularité, que j'avais pu ressentir chez Robert Wyatt. Participer à ce Stabat Mater lui a fait comprendre à quel point la musique était importante pour lui. C'était devenue sa grande priorité. Il m'a montré ses textes, classés dans un dossier. Ce jaillissement de mots, ce cri, étaient le moyen pour lui d'exprimer une grande violence mais aussi une profonde douceur. La musique était devenue une obsession. Faire son disque était vital pour lui."
Marco Prince: "Il aimait le rap français"
Ancien leader de FFF, compositeur de musiques de film, ex-juré de la Nouvelle Star, Marco Prince était ami avec Guillaume Depardieu depuis la fin des années 1980.
"Je me souviens de notre live avec FFF sur le plateau de Nulle Part Ailleurs au Festival de Cannes, en 1995. Guillaume était monté sur scène avec les choeurs. Il aimait ce qu'on faisait avec FFF. On était pote depuis 1989. On avait joué ensemble dans une série réalisée par Cyril Collard pour Antenne 2. Ca s'appelait Le Lyonnais et dans l'épisode intitulé Taggers, il y avait Guillaume Depardieu, JoeyStarr, Rockin' Squat d'Assassins. Avec Guillaume par la suite, on parlait souvent de musique et de mes textes. Il me faisait revenir dessus. Il fallait qu'il y ait une résonnance sociale ou un parti pris poétique. Moi à travers le funk, j'avais plutôt envie d'être explicite et direct."
"Il est venu me voir 20 fois en studio toujours mal accompagné pour faire de la musique. Et à la fin, on partait boire des coups plus que faire de la musique. On s'est beaucoup vu dans mon studio, mais finalement on n'a jamais fait de musique ensemble. Il y avait une forme de pudeur. Par contre, chaque fois qu'il faisait des trucs en musique il le partageait avec moi. C'est lui qui m'a mis en contact avec Barbara pour qui j'ai écrit une chanson. Il m'a fait écouter ses maquettes. Il a toujours eu ce côté ado blessé. Il me faisait penser à Patrick Dewaere. Une exécration de la planète suivie de mots d'amour d'une force folle. Il avait une propension à signifier son mécontentement face à l'injustice du monde. Il aimait le rap français. Il était fasciné par NTM, il connaissait leurs paroles par coeur. Il était à fleur de peau, pas toujours facile à vivre il faut bien le reconnaître. C'était mon pote. Il était très curieux. Il écoutait tout le temps du son. On avait une passion commune pour Maurice Ravel".
Ardiview de Guillaume Depardieu
https://www.ina.fr/video/I09114999
En présence d'Arielle DOMBASLE, Cynthia SARDOU, Juliette et Laurent BAFFIE, Guillaume DEPARDIEU répond à l' "Ardiview" de Thierry ARDISSON...
https://www.ina.fr/video/I09114999
No comments:
Post a Comment