Charles Baudelaire
L'Albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipagePrennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Les Fleurs du Mal
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Etude /Analysis
Conclusion :
Selon Baudelaire, la place du poète dans la société est comparée à un albatros : majestueux dans le ciel, son élément mais ridicule sur terre et au contact des hommes.
De même, le poète se situe au-dessus du commun des hommes pour ses poèmes, mais mêlé à la foule, il n'est rien et devient ridicule. Baudelaire faisait ainsi partie de la génération des poètes maudits, c'est-à-dire non compris par les gens de son époque.
http://bacfrancais.chez.com/albatros-baud.htm
http://fleursdumal.org/poem/200
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